Inséparables depuis 23 ans, Blandine et Frédéric rêvaient de travailler ensemble depuis toujours. Ancienne styliste, elle a décidé de rejoindre son mari dans le monde de la restauration. Il y a 7 ans, ils ont repris ce restaurant parisien en plein cœur du 18arrondissement, ancien bistrot aux mains de la famille de Frédéric depuis plusieurs décennies, pour en faire un lieu de vie à leur image. 

D’abord, ils ont changé la déco, pour qu’elle ressemble à celle de leur propre appartement. « On voulait que le client se sente invité chez nous ». Résultat ? Une ambiance conviviale et familière, comme à la maison : miroirs aux murs, papier peint orné d’hirondelles, étagères en bois, fleurs séchées et verrières… C’est l’atmosphère chaleureuse que l’on attend d’un bon resto de quartier. C’est eux qui assurent le service avec bonne humeur, et racontent leur histoire et leur démarche avec plaisir.  

Côté assiette, c’est Antoine Tonon aux manettes, à qui Blandine et Frédéric ont accordé volontiers leur confiance. Originaire du Bénin, sans n’y avoir jamais vécu, Antoine a grandi en Italie, du côté de Naples, et y a fait ses armes à l’école de cuisine et dans quelques restaurants étoilés. Après avoir travaillé à l’étranger pendant 5 ans, c’est à Paris qu’il a posé ses valises, à l’âge de 22 ans. Là, il a forgé son expérience dans des adresses prestigieuses : le Bristol, Kitchen Gallery, les Résidents, le Saint-James… Puis, juste avant le Covid, alors âgé de 29 ans, Blandine et Frédéric lui confient les cuisines de leur restaurant, avec la volonté de lui laisser carte blanche, une proposition plutôt rare et convoitée par les jeunes chefs. Sa femme coréenne, Kyung-duk Kim, œuvre à ses côtés en tant que cheffe pâtissière. Depuis leur rencontre dix ans auparavant chez Kitchen Gallery, ils se suivent dans toutes leurs aventures. Un comble, donc, que ces deux-là atterrissent aux « Inséparables »

Avec tous ces éléments en tête, on vous laisse déjà imaginer le contenu des assiettes. C’est une cuisine très créative aux inspirations multiples avec toujours une petite touche asiatique, clin d’œil aux origines de sa bien-aimée, que le chef tient à proposer. Des plats très originaux, avec des marqueurs francs, qui explorent les cuisines d’ailleurs sans pour autant perdre leur dégustateur. À titre d’exemple, vous trouverez à la carte de printemps des asperges, œuf coulant au soja, crème de beurre noisette et cardamine, des crabe rolls, herbes fraîches – le chef en raffole - et avocat wasabi. En plat, on a eu un coup de cœur pour ce cabillaud de Saint-Guenole, olives Taggiasche, épinards, et sauce cacahuètes moutarde, et pour cette côte de veau d’Axuria en croûte végétale, parmesan, câpres, brocolis, nuoc man, et condiment samjang. En dessert, une sphère glacée, explosion de gourmandise, enferme cet étonnant mais évident mélange de coco, chocolat et citronnelle. Et puis il y a aussi le Paris-Brest, avec cette touche de gianduja… Il fallait y penser, et on garde l’idée !

La meilleure manière de se faire une idée globale du talent d’Antoine et de Kyung-duk, c’est d’opter pour le menu dégustation en 5 services pour 58€, qui peut s’accompagner volontiers d’un accord mets – vin proposé par Frédéric. On ne va pas y aller par quatre chemins : le niveau dans l’assiette est tout proche, s’il n’est pas déjà, de celui d’un restaurant étoilé. C’est vous dire si l’occasion est belle ! Alors on vous recommande vivement d’aller y faire un tour, avant que l’affaire ne s’ébruite trop ! 

 

V.S

 

Les Inséparables
12 rue Francoeur 75018 Paris