Il est des rencontres qui ne s'expliquent pas. Elles doivent se vivre. Simplement. Avec une évidence désarmante. Quand un marseillais accro à la bonne chère rencontre un japonais fan de cuisine méditerranéenne, que peut-il se passer, à part une belle rencontre ? Improbable. Comme toutes les belles rencontres, évidement. Pour vous en assurer, poussez donc la porte de Kalank, un restaurant parisien de cuisine ensoleillée qui a ouvert au printemps 2022, à deux pas de la place de la Nation... 

On y célèbre, donc, la rencontre fortuite de Patrick Sacchetti et Kei Miura. Le premier a trainé durant des années à toutes les tables étoilées ou guinguettes, bistrots ou brasseries du sud de la France. Comme client. Comme pilier de bar. Comme chercheur infatigable de bonne cuisine. Avec l'idée, qu'un jour, il allait ouvrir sa propre table. Il a commencé, une fois installé à Paris, par ouvrir un site web vendant les bons produits d'épicerie de son sud. De l'huile d'olive, des tartinades, des conserves, des confitures, de l'alcool et mille choses encore. Vite lassé de ne pas voir assez d'humains, assis derrière l'écran de son ordinateur à gérer stock et commande, il décide d'ouvrir Kalank, une cantine au style de paillote avec meubles en rotin, suspensions en paille et couleurs lumineuses de la Provence. C'est alors qu'il rencontre le second de l’aventure, Kei Miura, jeune chef japonnais qui cherche un point de chute pour s'amuser à sortir des assiettes gourmandes gorgées de produits de saison. 

Voilà comment est né Kalank qui a des vrais faux-airs d'épicerie puisque les produits sur les étagères (ceux présents aussi sur le site web éponyme), sont bien à vendre. On peut donc repartir repu et le cabas plein de petites choses à grignoter, le lendemain chez soi. Malin. Quant au menu, il a la concision des tables qui s’approvisionnent aux produits du jour. Trois entrées, trois plats et deux desserts. Poisson, viande et légume. Le tout cuisiné avec talent par ce japonais qui rêvait de Riviera. Le soir de notre passage, la mise en bouche à base de velouté de châtaigne et café, boosté par quelques œufs de poisson, était une réussite aussi étonnante qu'évidente (châtaigne et café, quel mariage !). Une salade de champignons et œuf parfait, en entrée, étonne. Puis des gnocchi de potimarron délicieux et un cochon généreux, en deux cuisons, côtes rôties et tendrons moelleux. De la gourmandise à l'état pur. En dessert, un mont-blanc et glace romarin léger comme la brise du sud et des chichi frégi, poire au pastis, mousse au chocolat, fameux comme jamais.  

Le tout pour 38 euros (formule menu du chef), c'est plus qu’honnête. Et la bonhommie du patron qui n'a pas l'accent marseillais mais qui a bien la chaleur du sud est un vrai plus. Comme la belle carte des vins qui contentera les plus exigeants. Quant à ceux qui regrettent l'été, ils trouveront à l’apéritif du Rinquinquin et en digestif un fameux pastis servit sec sur glace (Château des Creissauds à Aubagne). Ceux qui savent auront compris que c'est du sérieux ! Les autres sont invités à aller se tanquer à Kalank...

 

www.kalank-sud.fr

52, boulevard de Charonne 

75020 Pari